La nuit a été très venteuse près de notre fort en ruine, à défaut d'être pluvieuse comme annoncée. Au réveil, le vent a chassé les nuages et la vue est plus dégagée qu'hier, et fait ressortir le bleu de l'Adriatique. Ça nous décide à aller nous baigner : direction Jaz (pom pom pom), près de Budva. La plage de galets est belle mais couvertes de chaises longues payantes. Une ,fois dans l'eau c'est beaucoup mieux, on peut admirer les falaises et les montagnes couvertes de pins verts qui plongent ver nous. On fait deux trois longueurs, et on teste des chaises longues d'eau (gratuites celles-là) qui doivent permettent aux touristes, l'été, de rougir comme des homards tout en flottant. On repart ensuite vers Cetinje, en traversant Budva sans s'arrêter : les immeubles ont l'air de pousser comme des champignons et ruinent la côte. Juste après, la route s’élève en lacets, dévoilant de belles vues de la mer. Une fois en haut, des montagnes rocheuses, douces. Cetinje ressemble à un grand village posé au milieu de ces montagnes, avec des rues calmes, arborées, bordées de maisons colorées et d'ambassades abandonnées (Cetinje est l'ancienne capitale du Monténégro). Plusieurs parcs, des petits troquets, c'est très attirant. Plusieurs boutiques où souvenirs à bas prix se mêlent à une camelote chinoise qui suffirait à remplir toute une cuisine et une salle de bain. Un monastère orthodoxe, austère et calme. Un château, plusieurs musées. Pour déjeuner on s'arrête au restaurant « Kole ». Fred goûte une spécialité du Monténégro toute en légèreté : les Njeguzi razanj (orthographe non contractuelle). Imaginez une fine tranche de porc fumé et rôti à la broche, enroulé autour de fromage et de lard, le tout passé au four pour faire fondre le fromage, qui est également saupoudré sur le dessus. Et à raison de 400g par assiette.. C'est toujours mieux que notre voisin de table, un touriste allemand qui a eu le malheur de choisir le « 9 meat mixed grill » - jamais vu autant de viande dans une assiette, et à en croire son regard, pareil pour lui – et ce malgré ce que sa nationalité laissait penser. Sur un lit de frites bien sur. Pour ma part, je me contente d'une assiette végétarienne, pas légère non plus avec son fromage pané (fade, mais relevé par une mayonnaise légère bien sûr), ses légumes grillés (excellents, courgettes, poivrons, tomates, oignons, champignon) et du riz. Alourdis, on traîne au resto en envoyant quelques demandes à des fermes de hippies sur Workaway. Balade ensuite dans la ville, ou l'air est plus frais que sur la côte. Après avoir fait des provisions (l'essentiel ayant été fait avant déjeuner, une razzia de fruits et légumes juste avant la fermeture du marché: prunes, tomates, patates, poivrons, courgettes, persil), on se met en route vers le parc national de Lovcen, à une demie heure de lacets serrés.

On aperçoit le sommet du mont du même nom au soleil couchant. Pour la nuit, on s'arrête au parking du visitor center, un petit coin sympa dans la forêt avec table de pique nique. On va au petit resto à côté prendre une bière et on retrouve un français, avec sa chienne un peu surexcitée, qui s'était garé à coté de nous à la forteresse de Blagaj. On se joint à lui pour la bière, ça fait plaisir de discuter un peu. Il reste en gros dans les Balkans et en Europe de l'Est jusqu'en Avril, mais a un peu peur de l'hiver aussi. Au dîner, taboulé libanais agrémenté d'une feta monténégrine qui n'a jamais autant eu le goût de vache kiri. Au dodo tôt, avant une nuit qui s'annonce froide.